Petite introduction

La décision de partir s'est faite rapidement. Je n'ai pas eu le temps de me retourner, de me demander si je faisais bien, de me demander si c'était fait pour moi.

Après trois mois ici, j'ai réalisé que non, ce n'est pas pour moi. Le manque de mon monde, de ma famille, est violent, douloureux. Tous les jours, je nage dans des eaux profondes, où je n'ai pas pied, et tous les jours, elles se déchaînent, tentent de me noyer, de me briser sur les rochers. Tous les jours je refoule mes larmes.

Quand je suis arrivée ici, j'ai tout de suite su que je n'allais pas être heureuse. Trop peu de liberté. Trop de comptes à rendre. Toujours eux avant moi. Cela sonne peut-être un peu égoïste, mais ça ne l'est pas. Pas quand je dois parfois travailler lors de mon jour de congé, alors que je fais plus de 10 heures par jour, 5 jours par semaine, parfois 6.

La vérité, c'est qu'être au-pair, c'est n'avoir pas de réelle liberté, avoir à demander la permission, toujours s'assurer que la famille n'a pas besoin de nous, avant de pouvoir entrevoir la liberté quelques heures un jour par semaine. C'est du moins mon cas.

Mais tout n'est pas noir ! Malheureusement, même les bons côtés ne suffisent pas, parfois.

Sur une note plus joyeuse, être au-pair, c'est ne pas rechigner quand le bébé vous vomit dessus, pendant qu'il regarde tranquillement la télé, et que le liquide vous coule sur la cuisse et le long de la jambe. Amen.